Inspiring Talk // Le lin a la fibre innovante

Intervenante de notre Inspiring Talk #2, Mélanie Valle m’a donné envie d’en découvrir davantage sur une plante que nous connaissons tous mais qui nous surprend encore : le lin. Pour découvrir ses pouvoirs, voici la synthèse de ce que j’ai recueillir au sujet de cette fibre naturellement innovante. 

 

Oléagineux, textiles ou hybrides

 

Tout d’abord il faut savoir que l’on distingue deux grandes familles de lin : 

Il est à noter que si pendant des années, les agriculteurs préféraient se tourner vers l’une ou l’autre de ces familles, de plus en plus d’exploitations sélectionnent désormais des plants hybrides qui se révèlent de plus en plus performants.

 

Adapté, fibre innovante et zéro déchet

 

Le lin pousse dans un climat tempéré et humide. Ainsi, il se plaît en France et tout particulièrement dans sa moitié Nord où se concentre l’essentiel de sa production, de la Normandie au Nord-Pas-de-Calais. Sa culture ne demande ni engrais, ni arrosage et très peu de pesticides. Pour comparaison, le coton, lui, s’épanouit dans des climats subtropicaux et tropicaux où il trouve chaleur et eau en abondance. Le coton requiert une pluviométrie de 700mm par an (assez proche de la moyenne française) mais ne supporte pas le gel et suppose une période de sécheresse pendant sa maturation. Il est donc souvent implanté dans des zones chaudes où le manque d’eau est compensé par une importante irrigation.

 

En tant que fibre textile, le lin rassemble une multitude d’avantages : sa fibre est plus solide que le coton ou la laine, le lin ne peluche pas, il est hypoallergénique, respirant et thermorégulateur grâce à la structure creuse de sa fibre. À la différence du coton, blanchi avec du chlore, la transformation de la fibre du lin ne suppose pas de traitement chimique jusqu’à sa teinture.

 

Enfin le lin se veut zéro déchet. Une fois les fibres utilisées pour l’habillement et les graines pour l’alimentation, les derniers résidus sont réemployés en tant qu’isolant pour le bâtiment notamment.

 

Vers une transformation 100 % française

 

Seul petit bémol pour cette fibre si vertueuse : son processus de transformation et notamment son filage. Si la France est aujourd’hui le premier producteur mondial de fibre de lin, elle se voit contrainte d’expédier 80 % de sa production vers la Chine afin qu’elle y soit filée avant d’être réimportée pour être tissée. Heureusement, depuis la délocalisation de la dernière filature française en 2005, des entreprises se battent afin de rouvrir des filatures de lin en France. Le collectif Linpossible, porté par les marques 1083, Splice et le Slip Français, soutient le développement d’une filière lin 100 % française. Depuis 2020, deux filatures de lin ont rouvert en France :

 

Coûts cachés vs bénéfices immédiats

 

En conclusion, si le lin a tout pour plaire, il conserve pour l’heure un défaut majeur aux yeux des industriels et des consommateurs. En effet, il demeure plus cher qu’un coton obtenu à travers une agriculture conventionnelle et ce malgré une débauche de polluants et des milliers de kilomètres parcourus… Et si l’on omet que cette économie se fait au détriment de ressources en voie de raréfaction qui représenteront tôt ou tard un prix bien plus cher à payer. Nous espérons donc que cette culture, ainsi que sa transformation, continueront de se développer en France et accompagneront ainsi nos changements de modes de consommation.




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Crédit photo : Serge Agoués

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